Début.



Vous en avez tous rêvé, perdus en conjectures, avant de balayer vos pensées d'un revers deux mains. Et bien, ce super-pouvoir, c'est une réalité, la mienne : je suis l'homme invisible.



Dernier servi au bar, trente ans d'une transparence totale.



Oui, vous m'imaginiez peut-être caché dans les douches des filles, mais, non, j'ai choisi d'utiliser mes dons autrement. Je les utilise pour simuler l'indifférence générale.



Difficile à croire, hein, que ce pouvoir puisse gommer mon aura, mon boogie style. Et pourtant, le matin, lorsque je revêts ma combinaison magique - un pantalon, un pull et des chaussures - la transformation s'opère. Me voilà anonyme pour toute la journée.



A partir de cet instant, je peux tout faire, tout - prendre le bus, faire des courses, manger au Flunch - sans que personne ne tique. Incroyable.



Pour que cela cesse, deux solutions : rester en pyjama ou bien forcer mon destin, sauter du train-train, jouer mon va-tout, ruer dans les brancards, me tirer les vers du cul, faire de ma vie une œuvre d'art.



J'ai donc choisi de vivre en pyjama. Ah, les premiers jours de ma révolution de velours ne furent pas facile, non. Lorsqu'on est porteur d'un message, d'une révolte, d'un Tex, il faut se battre contre les préjugés, se battre pour son droit à la différence. Exemple, mon coming-out, à table, chez mes parents. Une épreuve. Cela ne faisait guère qu'une semaine que j'étais en mauve, mais, je le sentais, ils se doutaient de quelque chose. Pour déplomber l'atmosphère, quelques fariboles verbales. Et, après avoir placé "l'husky a le pain", une sensation étrange. Je venais de franchir le point de non-retour, comme Apollo 13 dans Rocky 2. Je m'étais libéré du poids de l'acceptation sociale.



J'ai bien réfléchi à tout ça et, finalement, je me demande si c'est pas plutôt Apollo 2 dans Rocky 13. Ou dans Vendredi 13. Y'a un truc que j'ai jamais trop su pour Vendredi 13, c'est, les scènes de nuit, elles sont tournées dans la nuit du jeudi au vendredi ou dans celle du vendredi au samedi ? En même temps, ça m'étonne qu'ils aient bossé un samedi. Surtout, à un moment, on voit un type qui mange du poisson. Remarque, ça, c'est peut-être des effets spéciaux. Ca, maintenant, les Américains, ils peuvent vraiment tout faire avec les effets spéciaux, comme dans ce film où Pierre Richard il joue le rôle d'un animal.



Pierre Richard qu'on voit moins en ce moment. Je ne sais pas si il est moins bon qu'avant ou quoi. Peut-être qu'il refuse des rôles aussi. Comment il se la pète, en fait, Pierre Richard. "Mais, tu crois quoi, toi ? Ton scenar', j'me torche les couilles avec, connard !" En même temps, ça m'étonne pas plus que ça. Si tu regardes bien ses premiers films, tu vois qu'il tire toujours la couverture à lui. A mon avis, c'est son duel à distance avec Francis Perrin qui l'a grillé dans le chobise.



L'impact de l'acrylique s'estompe vite. Mon droit à la starification m'est manifestement refusé.



Je passe alors à un modèle plus sportswear, plus à même de mettre en valeur les atouts dont la nature m'a fait grâce. Regain d'intérêt très transitoire.



Je procède à quelques ajustements. Bingo.



Fin.

Vous entrez dans le département de l'Allier !

Ouais, gros, c'est nous les gros.

Paulo, Chucko, Chepatro, Lionelo

José Starr

El Moonwalk Del Diablo

¡Benicio Del Toro! ("Délicieux, ce steak !")

"Manyé-moi, manyé-moi, manyé-mooiiii..."