JL - Salut, Jean-Marc.


JM - Tiens, Jean-Luc, t'es là ? Mais, t'étais pas en RTT aujourd'hui ?

JL - ...

JM - Non ?

JL - Ah ouais, ch'ais pas, j'ai pas fait gaffe, c'matin, j'ai entendu mon réveil...

JM - ...et t'es v'nu ?

JL - ...

JM - J'espère qu'ça t'arrives pas en plein mois d'août...

JL - De quoi ?

JM - De v'nir au boulot alors qu't'es en vacances.

JL - Ah, non, moi, quand ch'uis en vacances, c'est pour décompresser un maximum ! C'est pas pour v'nir bosser !

JC - Bonjour, collègues.

JL - Salut, Jean-Claude.

JM - Ca va ?

JC - Ahhh.... Vous avez fait le café, pour une fois.

JL - Ouais, ouais. Ca vient.

JC - Ca bouchonnait encore ce matin, hein ?

JL - Ouais, c'est les bus qui sont toujours en grève, j'crois.

JC - Eux, bientôt, il va falloir qu'ils posent des préavis de travail si ça continue, ah ah !

JL - Des prêts à vie ?

JC - N'empêche, là, c'est encore bloqué partout. Je veux bien qu'on me parle de droit de grève, mais, quand même, je vais finir par me demander si c'est pas un peu prendre les gens en otages là. Tout ça pour défendre quelques avantages corporatifs...

JL - Déjà, moi, j'comprendrais jamais pourquoi y'a tant d'gens qui prennent le bus alors qu'c'est si simple de v'nir en voiture.

JC - Mais, bon, on dit ça, mais, si personne n'avait jamais fait grève, on n'aurait pas la retraite, les congés payés...

JM - La télé couleur.

JL - Les congés c'est des grèves ?

JC - Sur France Inter, ils disaient qu'il n'y a plus que FO qui maintient la consigne.

JM - Surtout dans les gares.

JL - OK, c'est bon, amenez vos tasses.

JC - Merci.

JL - T'en veux pas, Jean-Marc ?

JM - Bah, non.

JC - Et, elles sont où les touillettes ?

JM - Au fond du couloir, à droite.

JC - Très drôle.

JL - ...

JC - Ah, Jean-Pierre, tu n'as pas vu les touillettes, par hasard ?

JP - Salut, Jean-Claude. T'as envie qu'j'te touille ? D'habitude c'est plutôt ta femme qui m'demande ça !

JM - Salut.

JL - Salut, JP.

JP - Eh, les mecs, vous avez vu ça, hier, le Gabonais qu'est mort pendant l'match ?

JL - Ah oui, c'était incroyable ça. En plein rond central, et puis boum, étendu par terre, les yeux revolvés.

JC - C'est la chaleur, il paraît.

JL - Ca doit être journée de deuil national en Afrique.

JP - Wââh, à mon avis, c'est l'dopage.

JL - Non, non, moi, j'l'ai vu à Lyon, c'était un joueur super physique. Franchement, il avait pas besoin d'se doper.

JC - Tu sais, il y en a très peu qui marchent à l'eau claire...

JM - A part Fontaine.

JC - Le pire, apparemment, c'est dans le cyclisme. C'est hier, j'ai entendu un chiffre qui m'a vraiment surpris : il paraît qu'un coureur professionnel roule 35000 km par an !

JL - Waouh, la vache...

JP - Ouais, pas mal. Mais, r'garde, moi, quand j'fais du vélo, c'est jamais pour moins de, quoi, 150-200 km minimum ! Alors, si c'était mon occupation à plein temps, tu multiplies ça par, disons, 300 jours dans l'année, ça t'fais tout d'suite, euh, 60000 km par an ! Comme quoi, tu vois, c'est pas si terrible, en fait.

JL - Ah ? En tous cas, hier soir, ils parlaient d'insolation...

JC - Oh, ce n'est pas impossible, la chaleur, comme ça, l'été, ça pardonne pas.

JP - Ouais, c'est comme le week-end dernier, à la corrida, il f'zait tellement chaud...

JC - Euh, Jean-Luc, tu n'aurais pas oublié de changer le café dans le filtre, non ?

JP - Mais, là, c'est bizarre paskeu, les crépus, ça d'vrait bien résister à la chaleur normalement.

JC - Oui, mais, aussi, ça faisait des années qu'il vivait en Europe.

JP - Ah, dans l'tiers-monde, ils résistent à tout, hein. T'as qu'à d'mander à Jean-Louis, qu'est r'venu d'Asie avec une tourista ...carabinée, si vous m'permettez l'expression !

JC - C'est pas Jean-Paul, plutôt ?

JM - Ou Mickey ?

JP - Là, en c'moment, tout c'qui mange, ça r'ssort directement ! La seule inconnue, c'est d'savoir par quel trou !

JC - Pour hier, on peut se demander si ils n'auraient pas mieux fait d'arrêter de jouer.

JP - Moi, j'espère qu'elle aura bien lieu c'te finale. Avec tout c'qu'ils touchent, ils vont pas nous faire un caca nerveux...

JM - Comme Jean-Paul.

JP - Tiens, en parlant d'parasites sur la p'louse, là j'ai des taupes dans mon jardin. V'z'avez d'jà eu d'ces salop'ries ?

JC - Ah, oui, ne m'en parle pas !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JP - Eh, comment t'as fait pour t'en débarrasser ?

JC - Je les ai noyées.

JP - Comme les chatons ?

JC - Non, au jet d'eau. Tu inondes leur galerie, quoi.

JP - Ah, OK. Imagine si on pouvait faire ça avec les arabes !

JC - ...

JP - Mââh, non, j'rigole, Jean-Claude !

JC - Ton humour te p...

JP - Ouais, mais, toi, tu vis dans un monde merveilleux où la racaille c'est des Suédois !

JC - Ce n'est pas ça, mais, il n'y a pas que les petits délinquants, il y a aussi la criminalité en col blanc.

JP - Hein ? Ah, mais, j'dis pas qu'les arabes portent pas d'chemise...

JC - Sans oublier la violence de la police, parfois.

JP - Et aussi la violence routière.

JC - Ah ?

JP - C'est des gangs de jeunes qui t'doublent et se rabattent après, exprès, juste d'vant toi !

JC - Oui, ça, c'est vrai que les gens sont tous un peu fous au volant. Hier encore, j'en ai vu un à fond sur la bande d'arrêt d'urgence, pleins phares. On se demande toujours comment on a pu leur donner le permis, à ceux là.

JP - Nan, mais, tu vois, moi c'que j'dis, c'est qu'il faudrait une période provatoire d'cinq ans. Pendant cinq ans, au moindre écart, retrait du permis, pur et simple ! Tu verrais, ça en calmerait plus d'un, ça.

JC - En fait, il faut responsabiliser le condu...

JL - Il fallait changer l'café ?

JM - Oui, m'enfin, pour un jour de RTT, c'est d'jà pas si mal.

JL - Ah, oui, et toi, tu prends des vacances ?

JM - Hmhmm.

JL - Et tu pars vers quand ?

JM - Non, vers Biarritz.

JL - T'as une location là bas ?

JM - Non, ch'des amis...

JL - Et tu restes combien d'temps ?

JM - Une semaine.

JL - Et après ? T'irais où ?

JM - Portugal.

JL - Ahh, t'as d'la famille là bas, non, tu m'avais dit ?

JM - Non.

JL - Et t'y passerais une semaine aussi ?

JM - Deux.

JL - Deux semaines ?

JM - ...

JL - Et t'y vas comment, en fait ?

JM - En tricycle.

JL - Et après, tu f'rais quoi ?

JM - Pfff...

JL - Hein ?

JM - Nantes, sûrement.

JL - Ah, ouais, à Nantes ? C'est bien Nantes ?

JM - ...

JL - Tu connais des gens là bas ?

JM - Ma mère.

JL - Et tu vas souvent à Nantes, alors ?

JM - ...

JL - Paskeu moi, ch'rais sûrement en Auvergne fin Août.

JP - Wôh, putain, c'est qui celle là ?

JL - C'est, euh, Gentiane, la nouvelle s'crétaire de Jean-Jacques.

JP - Oh, la sssaaalllooope... Eh, les jeunes, qu'est-ce vous attendez ? Moâ, j'te la prendrais par la nuque...

JM - C'est pas un bon coup.

JC - En école de secrétariat, ça doit être trop la folie.

JL - Remarque, les filles, elles se disent peut-être la même chose, que les filières techniques, c'est le paradis.

JM - Les vicelardes

JP - Ah, il s'emmerde pas Jean-Jacques, quand même.

JM - Maint'nant qu'tu m'le dis, j'les r'vois, en sport, en train d'se rincer l'œil. Short Décathlon et chaussettes marrons, ça les f'zait fantasmer, en fait.

JP - Tiens, ça m'fait penser à un truc. Vous connaissez celle des testicules carrés ?

JL - Non.

JP - Alors, c'est une mamie, elle va à la banque et elle parie 10000 dollars avec son banquier qu'il a les couilles carrées.

JL - 10000 dollars ?!?

JP - Ouais, alors, le type, il dit "d'accord", mais bon, tu vois, pour vérifier, il faut qu'la vieille elle puisse tâter un peu, alors il déballe tout. Elle, elle s'gêne pas, elle prend l'paquet à pleine main, tu vois, p'is, elle fait, "OK, c'est pas carré" et elle file le fric. Bon, le type, il comprend pas trop, alors il lui d'mande pourquoi elle a parié ça, et là elle lui répond, euh... J'sais plus trop c'qu'elle lui répond, mais du genre "j'avais parié 100000 dollars qu'les banquiers avaient des couilles carrées", ou un truc comme ça !!!

JL - ...

JM - Ch'connaissais la même avec un bègue.

JC - N'empêche, si on y réfléchit bien, cette histoire est très représentative de ce qui se passe ici, dans cette boîte, depuis quelques années maintenant.

JL - Les testicules...

JC - Non, cette sorte de surenchère sur des technos dont, au fond, personne ne sait si elles ont un grand avenir.

JP - Ouais, m'fin, c'tait surtout une blague sur les banquiers, quoi !

JL - J'me d'mande si j'avais pas d'jà vu un truc comme ça, à la télé, où le gars il avait des problèmes de testicules et ils expliquaient qu'ça pouvait provoquer des graves maladies.

JM - Le "Vélo club" ?

JL - Non, non, c'était dans c't'émission, l'samedi j'crois, présentée par un gars avec des drôles de lunettes...

JC - Ah, euh, Marc Lesbi, le type qui fait des trucs scientifiques.

JP - Encore une tantouze ! Comme l'aut', là, Fogiel. T'façon, à la télé, y'a qu'ça, ça et les juifs.

JC - Ah, Fogiel, je ne le supporte pas.

JL - Ouais, j'sais pas si vous avez r'marqué, mais il coupe toujours la parole à ses invités.

JC - Moi, je ne regarde plus.

JL - Tiens, d'ailleurs, ch'ais pas si vous avez vu, y'avait les frères Magdanoff à son émission, la dernière fois.

JP - C'est qui ça ?

JL - T'sais, c'est les jumeaux, là, qui présentaient "Temps X" y'a quelques années.

JM - Vandel ?

JL - Hein ? Non, c'était l'après-midi... Bon, enfin, là, ils étaient chez Fogiel et, j'sais pas c'qu'ils ont fait, d'la chirurgie esthétique ou quoi qu'ce soit, mais ils avaient un menton hyper trop long, franchement ça f'zait super bizarre.

JC - Oui, c'est vrai, on aurait dit des pharaons.

JP - Wôh, c'est surtout des pédés, à mon avis.

JC - Je crois que ce sont les hormones de croissance qui provoquent ce genre d'effets. C'était la même chose pour Linford Christie.

JP - Moi, quand même, ça m'fait bien chier d'penser qu'c'est ma redevance qui paye ses implants à Fogiel.

JL - Et au type, sur la 5, en fin d'aprèm'.

JC - Oui, la télé publique, c'est devenu exactement la même chose que les télés privées. Par exemple, Stade 2. Bon, il n'y a pas beaucoup de sport sur la 2, mais, quand on a envie de s'informer un minimum, comme ça, en fin de week end, il n'y avait que ça d'un peu généraliste, mais, là, maintenant, avec leur nouveaux présentateurs, c'est devenu n'importe quoi. Chaque semaine, il nous parlent du PSG. Chaque semaine ! Moi, je leur ai envoyé un mail pour leur dire qu'il y a des gens qui aiment vraiment le sport et qui en ont marre d'entendre parler du PSG !

JM - Ouais, le PSG, c'est nul.

JL - Oh, y'a Ronaldinho, quand même...

JM - Moi aussi, j'vais envoyer un mail à Chamoulaud.

JC - Mais, tout ça, c'est parce que la télé, aujourd'hui, c'est géré uniquement en fonction de l'audimat ! Tout est une histoire d'argent, alors, ils nous abreuvent de Loft People et de Arthur !

JP - Ah, ouais, p'tain, Arthur, j'aimerais bien savoir combien il gagne !

JM - Des mille et des louis.

JL - Eh, vous avez vu, à "Qui veut gagner des millions", y'en a un qu'a triché.

JC - Sur quelle question ? La couleur du cheva...

JP - Wâh, les candidats c'est toujours des débiles !

JM - Ils font l'casting à la sortie des concerts de Louise Attaque.

JL - Non, mais, là, le type qui s'est fait avoir, c'était un Anglais, et, en fait, il toussait pour dire les réponses.

JP - Moi, j'gagnerais à tous les coups à c'jeu. Hrrmmm. C'est vrai qu'il est dégueu ton café, Jean-Luc.

JC - Tu vas finir à la Sodexho, si ça continue.

JP - Eux, ça m'étonnerait pas qu'ils nous aient r'fourgué d'la vache folle.

JC - Ca, la vache folle, c'est un mal typique du système capitaliste. Il va falloir s'y habituer, à ce genre de scandale, dans un monde où la seule préoccupation c'est les bénéfices.

JP - N'importe quoi, Jean-Claude. Tu crois qu'ce genre de trucs, c'est jamais arrivé dans les pays de l'Est ? Regarde, la centrale nucléaire de Buffanobyll, c'est quand même pas moi qui l'ai inventée !

JC - Oui, mais, alors, explique moi pourquoi dans une belle démocratie comme la nôtre, ce sont toujours les mêmes qui payent les pots cassés ? Pourquoi les puissants ne sont jamais inquiétés ?

JP - Ah, mais, ça, ch'u d'accord avec toi. T'façon, politiciens, patrons, journaleux, ils s'renvoient tous la monnaie d'l'ascenseur. Regarde, pour le sang contaminé, ch'u sûr qu'y'en a qu'ont touché l'gros lot derrière tout ça !

JM - C'est la dialyse RTL.

JP - Et France Télécom, qui c'est qui va payer, encore ?

JC - C'est toujours pareil, c'est soit renfloué avec l'argent du contribuable, soit c'est le petit actionnaire qui trinque.

JP - Moi ch'te mettrais tous ces enculés dehors à grand coups pieds dans l'cul, ch'te jure, ça traînerait pas !

JC - ...

JP - Bon, ch'crois qu'j'vais aller bosser, ça m'calmera les nerfs...

JC - Oui, ce n'est pas bon le stress, ça augmente la tension.

JM - Et puis, mon coiffeur m'a dit qu'ça donnait des testicules.

JL - Ton coiffeur ?

JC - Moi, je vais aller à la machine à café du rez-de-chaussée...

JM - Elle était pas en panne ?

JC - Non, je suis passé devant ce matin, il n'y avait plus le panneau. C'est vrai qu'elle est tellement souvent en panne celle là qu'on se demande si c'est pas une Microsoft, ah ah !

JL - ...

JC - Bon, à plus tard, les jeunes !

JL - OK.

JM - Quand même, ce JP, il est bien rustique. Si tu veux mon avis, c'est la preuve vivante que l'hétérosexualité féminine est un leurre.

JL - Et encore, heureusement qu'il a pas vu les gitans sur le parking !

JM - Mais non...

JL - ...

JM - C'est pas des gitans, c'est des ouvriers. Ils bossent sur l'extension du bâtiment 4.

JL - Ah bon. Oh, tu sais moi...

JM - T'es pas expert en gitans, c'est ça ? Mais, les cabanes de construction, ça t'a pas mis la puce à l'orteil ?

JL - Pourquoi ?

JM - Ouais, bon, laisse tomber. Ah, au fait, t'avais raison, pour la fille de Jean-Guy.

JL - Celle qu'est à l'hosto ?

JM - Oui. Et, bin, tu t'souviens, elle était v'nu au r'pas d'fin d'année, la dernière fois, et elle était toute mignonne et tout, genre blonde comme Escobar...

JL - Mais, il est pas blond Escobar !

JM - Ha, ha, ha... Bon, bref, là, si elle est hospitalisée, c'est pa'c'qu'elle fait d'l'anorexie, en fait. Il paraît qu'elle fait 35 kilos à l'heure actuelle.

JL - Putain...

JM - Et... M'fin, comme quoi, ça... Ca arrive pas qu'chez Delarue ce genre de trucs.

JL - Pourquoi, il pèse combien Delarue ?

JM - Hmm, en parlant d'Jean-Guy, c'est quoi les cartons d'vant son bureau ?

JL - Ah, euh, c'est un nouveau, un type qui va reprendre le poste de Jean-Yves.

JM - Et ils l'ont mis dans un carton ?

JL - Ah bon ?

JM - Comment il s'appelle ?

JL - Ch'ais p'us, un prénom breton, j'crois...

JM - Jean-Yann ?

JL - Non, euh... Jean-Charles. Jean-Charles quelqu'chose.

JM - ...

JL - ...

JM - Bon, tu bosses au labo aujourd'hui ou tu fais d'la doc ?

JL - Non, d'abord, j'ai un doc à finir.

JM - Et, au fait, tu l'as trouvé l'nom de "ce fameux acteur américain qui jouait dans des westerns" ?

JL - Ah, non, toujours pas. Euh... Lucky Luke ?

JM - Non, ça tu l'avais d'jà dit hier. Bon, j'te laisse cogiter encore c'matin, et, hmm, c'midi j'te donne un indice.

JL - OK.

JM - A tout'.